mardi 19 août 2014

Un papa ou une maman, c'est fatigué.
Des fois, ça marche sur le pilote automatique.
Même si des fois, d'autres pensent qu'un parent ça chiâle pour rien.

Parce que, dans une journée, un parent, en plus d'être un professionnel, de «rocker» le tailleur/la jupe/les pantalons/la chemise/le t-shirt, bin ça fait à manger pleins de fois.

Et pour chacune de ces fois-là, ça se demande pendant une heure ce que ça préparera.
Faut que ça soit bon, attrayant, al denté, santé, coloré.
Qu'il y ait des légumes mais qui paraissent pas trop mais de toute façon c'est juste de la déco, de la viande coupée trop petit parce que sinon il ne l'avaleront pas et des féculents en portion raisonnable et baigné dans la sauce sans sel, sans gras, sans rien, sans culpabilité.

Et après l'avoir fait, faut servir tout le monde, oublier les fourchettes, manquer de place sur le comptoir, renverser le jus, marcher sur une saucisse, encore manquer le riz, faire chauffer les purées à coup de 4 secondes, passer tout droit et faire refroidir les purées, manger, faire manger le bébé, insister et répéter et re-insister pour que les autres enfants mangent envoye encore deux bouchées, juste deux bouchées après c'est fini, j't'en suppliiiiie!
Et après ça faut débarbouiller tout le monde. Deux ou trois fois pour le bébé qui a encore réussit à se frotter les yeux avec des courges. Et frotter les maudits racoins pas possibles de la chaise haute maudit pourquoi on a acheté ça, et courir après le plus vieux, vite avant qu'il touche au divan avec ses mains pleines de yogourt.

Et aussi, à part de ça faut penser aux pipis de tout le monde.
Et faut pas en manquer un sinon faut c'est la catastrophe.
Quand ça arrive faut regarder le plancher d'un certain angle au soleil pour être sûr qu'on a trouvé toutes les gouttes perdues en chemin, maudit p'tit poucet j'aimais mieux quand il semait du pain.
Et là le parent y dit «tention bouge pas tu vas en mettre partout»!
Et c'est le défi de : enlève les pantalons et les bobettes et les bas sans y toucher ah maudit trop tard j'y ai touché faut j'essaie de pas le beurrer plus qu'il l'est, bin voyons le chat viens de licher le dégât c'est tu dangereux?

La palme du compliqué c'est de sortir le groupe dehors.
Un parent ça prévoit ça une semaine à l'avance, mentalement.
Parce que là, faut remplir le sac à dos, le sac à couches, préparer un lait, une bouteille d'eau, des shorts au cas où et une couverte si y fait frais pour pas se dire ah non j'aurais du penser à apporter une couverte y fait frais.
Faut crémer les individus de leur crème respective et vérifier quatre fois si on s'est pas trompé et surtout pas oublier les oreilles sinon on va être un bien mauvais parent fatigué si les enfants finissent la journée avec les oreilles rouges soleil.
Sans compter qu'à tout bout de champ faut les attraper ces enfants-là.
Faut les attraper pour mettre les shorts, les attraper pour mettre un chandail, les ré-attraper pour mettre des bas, puis pour chacun des souliers pleins de sable qu'ils vident dans le salon parce que c'est tannant marcher dans une tasse de sable.
Puis prendre le bébé dans sa coquille qui pèse 76 livres, d'une main, puis la sacoche, puis le sac à couches et tenir la main des autres enfants pendant que de l'autre bord on essaie de tenir la poussette qui pèse, elle, 145 livres mouillée, et ouvrir la porte, coincer dans le cadre de porte, barrer la porte ah pis d'la m... je la fermerai une autre fois de toute façon le sac à couches est pris dans la poignée eh maudit j'suis priiiiiiis!
Maman j'ai envie de pipi!

Mais le top des facteurs de cernes de parents,
ce qui fait qu'ils viennent avec le coeur tout ratatiné et le rouge aux yeux de temps en temps,
et qui fait que l'infâme boule noire de Paul Houde vient se loger dans leur bedon de parents,
ce qui les fatigue et les épuise le plus,
c'est les petites, les moyennes et les grandes inquiétude qu'ils vivent dans une minute.

Un parent c'est toujours inquiet et ça lui twiste le dedans souvent.

Un parent, c'est inquiet le matin parce qu'ils dorment trop longtemps, le midi parce qu'ils mangent pas leurs légumes, dehors parce qu'ils brakent juste avant la rue, au souper parce qu'ils avalent un cheerios de travers, à l'heure du bain parce qu'on entend tellement d'histoires de bébés jetés avec l'eau du bain, le soir en les couchant parce qu'ils se demandent s'ils vont avoir froid à 22h, et à minuit, et à trois heures.
Ah seigneur le bébé commence la garderie dans une semaine je survivrai pas.

Un parent c'est fatigué,
c'est tout poché.
Un beau ramassis des plus belles choses de la vie, bien compactées sous leurs yeux.
Tantôt rougis, tantôt humides, tantôt un peu fâchés, mais pas vraiment mais faut en avoir l'air sinon ça chicane mal.
Des yeux de parents c'est cerné, mais c'est pleins de surveillance, de bienveillance, de reproches, de calins et surtout de tout l'amour du monde pour leurs prunelles.












jeudi 7 août 2014

J'ai des cheveux!
Oui oui!

C'est juste qu'ils ne sont plus sur ma tête.

Ils sont dans le lavabo, dans ma brosse (beaucoup sont là), sur le plancher, dans mon linge, dans les mains de mon bébé et dans ma craque de fesses.

J'avais des cheveux.
En fait.

Maintenant. j'ai le crâne d'une vieille poule déplumée.
Mon magnifique toupet a la moitié de son volume initial.
Le trois-quart de ma pilosité capillaire mesure 4 mm de long.
J'ai des repousses de duvet partout sur la tête.
Je m'apprête à jouer le rôle du poussin dans Rio...

J'ai l'air folle!

Et pour couronner le tout, la charmante Bébéluga se fait un fun noir à m'arracher ce qui reste.
Avez-vous déjà essayé de déprendre une main de bébé bien décidée à arracher quelque chose?
Moi oui! Et c'est même pas la peine d'essayer...
Et ça, c'est sans mentionner les pointes qu'elle me chifonne allègrement.
J'suis une poule déplumée et toute grichoue. Non mais là...

Et après ça on se demande pourquoi les mères ont des coupes «boule».
On s'est toutes déjà dit : Mouaaaaa! Quand je serai mère, je n'aurai point cette coupe boule.
J'arborerai esthétiquement une longue chevelure en vagues. Je rayonnerai!

On se l'est TOUTES dit...

Mais avez-vous déjà essayé de faire des vagues dans pas de cheveux?
On finis juste par se résigner et se dire : Bon bin tant qu'à avoir l'allure de Pierre Légaré, aussi bien en couper un peu...

C'est la prochaine étape.
Pour le moment j'essaie encore de dissimuler le court sous le long. (Comme les monsieurs chauves là, sur le dessus, qui se peignent à l'horizontale).
J'ai encore un mini-espoir que l'étape moche du «post-partum qui finit pas de finir non-mais elle a sept mois fichez-moi la paix» se termine et que je pourrai récupérer ma pilosité qui n'était, ma foi, déjà pas tellement fournie.

J'essaie d'être présentable. Là.
Et c'est rien pour m'aider...

Et c'est signé : La vieille cacatoès éplumée.

P.S. Quelqu'un peut venir déboucher mon drain?









lundi 16 juin 2014

Manifeste de la mère indigne


Depuis quelques temps déjà je remarque qu'une nouvelle catégorie de mères fait son entrée : la mère indigne.
Pour plusieurs, la mère indigne est celle qui agit dans son propre intérêt et ne suit pas les sacro-saintes recommandations du Mieux-vivre.

Vous remarquerez peut-être le mot «recommandation» ci-haut mentionné.
En approfondissant un peu on apprend que ce mot à pour synonyme les mots «conseil» et «suggestion».
En aucun cas il est inscrit : Si tu ne te plies pas à ces 45 000 règles exhaustives, ton bébé se sentira mal-aimé et t'en voudra à vie de l'avoir délibérément mis en danger, se prostituera et racontera aux voisins la fois où tu l'as laissé jouer seul pendant que tu écoutais Qui perd gagne.
C'est sans compter les honoraires de ses longues années de psycho-thérapie pour ne pas l'avoir transporté jusqu'à ses 14 ans dans un Mei-sling-kangou-tai tissé dans une soie d'araignée bio, morte de mort naturelle pendant un concert de musique du monde.

Pour ma part, la mère indigne est très simplement une mère normale.
Elle fait juste ce qu'elle crois être le meilleur pour son enfant. Et pour elle aussi. Parce qu'elle pense que si elle reste saine d'esprit ses enfants s'en porteront mieux.

La mère indigne, desfois, elle arrête de faire bouillir l'eau des biberons une semaine trop tôt.

Elle ne passe pas le balais-moppe avec un produit nettoyant comestible, avant de déposer le bambin par-terre.

Desfois aussi, elle introduit les fruits avant les légumes.

La mère indigne doit être folle, parce que, desfois, elle n'allaite pas.

Et elle écoute des feuilletons moches pendant la sieste, et si la sieste ne fonctionne pas, drôle de même, elle se sent exaspérée.

La mère indigne, elle est parfois à bout de nerfs.
Parfois même, elle crie.

Sa maison est souvent en désordre.
D'ailleurs, la mère indigne en vient parfois à trouver des noms aux moutons de poussière.

Parfois, elle laisse ses enfants jouer seuls.

Elle donne les bains un jour sur deux.

La mère indigne met son enfant devant Caillou pour pouvoir se laver, même si il paraîtrait qu'il rend les enfants irrespectueux et abrutis et qu'ils ne s'en remettront jamais.

Parfois, il arrive à la mère indigne, dans un moment de faiblesse, de s'en prendre à un jouet qui, malgré lui, était au mauvais endroit, au mauvais moment.

Et parfois, elle laisse ses enfants jouer avec des crayons feutres sur le fauteuil et elle appelle ça un sacrifice.

La mère indigne a déjà pris plaisir à faire goûter une crème glacée à son bébé bien avant l'étape d'introduction des produits laitiers...
La face qu'il a fait!

La mère indigne adore les suces et trouve que le terme anglais «pacifier» est extrêmement bien choisi.

Elle accepte que tous les aliments qui approcherons de son enfant ne soient pas nécessairement bio ou élevés en liberté par un maraîcher qui leur lit du Jacques Prévert.

La mère indigne trouve le plastique pratique. Pas démoniaque.

Elle prend aussi un malin plaisir à choisir le gâteau au chocolat le plus décadent pour le premier anniversaire de son enfant.

La mère indigne ne passe pas 100% de son temps à divertir ses enfants et ne fais pas toujours des jeux instructif.
D'ailleurs elle ne croit pas que d'apprendre l'allemand avant 3 ans puisse être réellement d'une grande aide pour les tests de sélection de la pré-maternelle.


La mère indigne saute parfois un brossage de dents.

Elle utilise le shampooing-jaune-de-la-marque-populaire-mais-oh-combien-dangereux pour laver ses enfants.

La mère indigne sait qu'un jour, quoi qu'elle fasse, son bébé va manger du papier.

Et elle croit fermement que si elle le laisse par-terre à l'occasion, il aura probablement plus tendance à marcher un jour que si elle porte pendant 8 ans, au risque de le traumatiser et qu'il se sente délaissé.

Cette même mère indigne a presque honte de ne pas avoir accouché dans le salon à travers la visite en faisant cuire une sauce à spag.

Et d'ailleurs, sa sauce à spag, il lui arrive de l'acheter déjà faite.

La mère indigne fait ses soirées cinéma le vendredi soir et laisse son enfant manger des VRAIES chips et se coucher tard.
Et en plus, elle est heureuse qu'il dorme plus longtemps le lendemain matin.

La mère indigne a développé des techniques pour manger des biscuits à côté de ses enfants, ni-vue ni-connue.

Et elle passe parfois (souvent) sa journée en pyjama/linge mou vraiment pas beau et s'habille 15 minutes avant l'arrivée de papa.

Cette même mère indigne a déjà essayé de tuer sa poussette double parce qu'elle ne voulais pas collaborer.

La mère indigne, parfois elle habille ses enfants de façon bizarre parce que le lavage est pas fait.

La mère indigne fait confiance à son intuition et à ses enfants.

Mais surtout, la mère indigne culpabilise sans arrêt de ne pas être parfaite comme ces autres mères qui mettent toute leur énergie à faire plaisir à ces inconnus qui ont écrit des modes d'emploi.










mercredi 7 mai 2014

Déjà 4 mois et quelque chose...
Ouf ça va trop vite.

En mère indigne que je suis, j'ai cessé de compter les semaines après son deuxième moisniverssaire. Et demi.
Je préfère profiter des journées plutôt que de les calculer.

Quand tu as besoin de prendre deux minutes pour compter sur tes doigts quand quelqu'un te dis l'âge de ses enfants, ça coupe la fluidité d'une conversation.
«Déjà 60 mois pour mon coco, l'entrée à la maternelle qui approche. Ça va trop vite!»
Oui, effectivement, vu comme ça, ça a l'air beaucoup.

Oh d'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait bien que j'invite mon Béluga de soeur à souper pour ses 336 mois cette semaine... Oh merde, ça fait beaucoup de chandelles ça?

Puis ce n'est pas aisé de magasiner des vêtements grandeur 32 mois...

Je propose une nouveauté.
On pourrais compter l'âge de nos chérubins en grandeur de couches!

- Il a quel âge ton coco?
- Oh il a 3 dans le Pampers!

Facile à se rappeler et rien à calculer.
Ne resterait qu'à fêter le changement de grandeur.












jeudi 1 mai 2014

Étrangement, les arts martiaux font partie intégrante de la vie d'un nourrisson.

Bébéluga, d'ailleurs, est sur le point de passer sa ceinture rose au minikwondo.
Ce n'est pas une réalisation facile à obtenir, mais plutôt le fruit de longues minutes de pratique qui rendent les changements de couches pratiquement impossibles à réaliser.

Je suis très fière de ses accomplissements, mais je n'ai pas toujours l'occasion de demander de l'aide pour attacher une couche ou insérer des pieds en mouvements dans un pyjama. Il faut donc tenter l'impossible pour procéder malgré une rafale de «front-kicks», ma foi, d'une force surprenante!

Ça revient un peu à essayer d'enfermer Jason Statham dans un Snuggie.

De plus, comme Bébé-Lee-ga est toujours en quête de nouvelles sensations, elle s'est récemment mise au Tai Chi.

Des petites mains qui vont et viennent dans l'air dans des mouvements d'une rare beauté et qui, à l'inverse du minikwondo, sont plus basés sur la contemplation et la zénitude.
Petites mains qui, dans leur valse ultra fengchoui, finissent toujours par me ramasser une poignée de cheveux au passage et de s'y refermer avec une vigueur inattendue.
Impossible de corriger la situation sans faire face à des dommages collatéraux tels que : J'ai presque plus de cheveux.

 Vu la vitesse à laquelle elle enchaîne les nouvelles disciplines, j'appréhende légèrement les prochaines. J'ai cru entrevoir quelques mouvements de lutte cette semaine sur le tapis d'éveil. Je soupçonne un nouveau dada.
Vous la verrez peut-être bientôt dans l'hexagone aux côtés de GSP?
Elle accepterait peut-être de le mentorer...



jeudi 20 mars 2014

Mon corps n'est pas parfait.

Mon corps est la preuve que j'ai porté et donné la vie à deux magnifiques enfants, et ça le rend d'autant plus beau...

Euh, NON, désolée!
Oui, je sais mes enfants sont magnifiques mais non, cette phrase là ne me fait pas sentir jolie pour autant.

Quand je vois mon ventre pendouiller mollement devant ma bobette en me pitchant au visage ses zébrures violacées, je n'ai pas envie de me rappeller cette phrase que tout le monde répète aux nouvelles mamans.

Je devrais peut-être sentir mon coeur se remplir de joie quand j'essaie des jeans et qu'au lieu de me donner des belles fesses, elles me font un magnifique capuchon de muffin?
Certains me diront : ah mais c'est juste un p'tit beigne!

Non mais est-ce que j'ai l'air d'un Tim Hortons?

Parce que quand on est maman, parce qu'on a donné la vie, on devrait se trouver superbe dans notre mollitude et nos barriolages, les embrasser, les adorer même.
Et si on a le malheur de dire qu'on aurais aimé pouvoir porter des beaux vêtements «normaux» on se transforme aux yeux de tous en infâââââme être plaignard qui ne sais pas apprécier ce qu'on lui a donné.

Et là, je parle de bedon mou oui, mais n'oublions pas notre pauvre crâne dégarni avec ses morceaux de repousse de toupet qui se dressent un peu trop fièrement alors que nous, pauvres mères indignes, on n'a pas nécessairement envie de ressembler à des perruches éplumées.

Mais bon, c'est pas grave, on a porté de magnifiques enfants et les marques sur nos corps ne sont que les vestiges de l'amour qui les a nourri durant 9 mois.

Ok oui, mais là ils sont sortis alors je peux le récupérer, ce corps?
C'est juste que, bin, c'est juste que j'aimerais ça moi, desfois, avoir l'air d'une femme et pas juste d'une maman.
C'est juste que.
Bin tsé.
Je me sens comme un hybride entre un kangourou avec la pochette vide et un cacatoès malade.

Et c'est sans parler des cernes sous mes yeux, de mon teint d'albinos ermite et du fait que, me raser les jambes quand j'ai quatre minutes top-chrono pour prendre une douche sous le regard affamé de mon bébé qui recquiert un «coucou de rideau de douche» tous les 20 secondes pour s'assurer que je ne suis pas disparue pour toujours, et bien ça devient tout à coup superflu.

Alors bref, je me sens magnifique oui, et je rayonnes, mais à l'intérieur.
Maintenant il faudrait juste que le reste suive.